Un frémissement en Asie ? Les premiers signes encourageants d’un réveil du marché asiatique des grands vins

Depuis plusieurs années, le marché asiatique des grands vins semblait s’être assoupi. Moins dynamique qu’à l’époque de son âge d’or, il donnait l’impression d’être en retrait face à l’instabilité globale et aux incertitudes géopolitiques. Pourtant, les données les plus récentes — notamment sur les mois d’avril et mai 2025 — laissent entrevoir les prémices d’un renversement de tendance.

Après un mois de janvier relativement calme, les achats asiatiques se sont montrés plus soutenus, avec une progression régulière de leur part dans la valeur totale des transactions. Et ce, dans un contexte où d’autres régions, comme les États-Unis, ont ralenti leurs activités, impactées par les incertitudes liées aux droits de douane et une campagne Bordeaux En Primeur 2024 difficile pour l’ensemble de la chaîne de distribution.

Une reprise réelle, pas seulement un effet d’optique

Ce qui est particulièrement intéressant, c’est que la progression de l’Asie ne se limite pas à une simple baisse des achats américains. En mai 2025, la valeur des achats asiatiques a bondi de +10,1 % par rapport à avril, de +25,2 % par rapport à mai 2024, et de +33,7 % comparé à la moyenne annuelle de 2024. Ces chiffres semblent indiquer une réelle reprise de la demande asiatique.

Le retour en grâce de la Bourgogne

Alors que Bordeaux reste la région la plus achetée par les clients asiatiques en valeur absolue, sa domination est clairement en recul. La Bourgogne, elle, enregistre une belle progression, tant en valeur qu’en volume. Ce basculement pourrait s’expliquer par une rotation naturelle des stocks : les volumes plus faibles de production en Bourgogne entraînent des stocks disponibles plus rapidement épuisés, générant un regain de tension sur l’offre et la demande.

Un indicateur révélateur : le nombre d’acheteurs uniques de vins de Bourgogne en Asie a atteint, en mai 2025, son plus haut niveau depuis plus de deux ans. Plusieurs marchands de la région confirment une difficulté croissante à s’approvisionner en vins de qualité localement depuis début avril.

Moins de spéculation, plus d’intention d’achat

Autre signal encourageant : depuis novembre 2024, l’exposition des offres (bids) sur les vins de Bourgogne suit une courbe similaire à celle des valeurs effectivement échangées. Cela suggère que les acheteurs asiatiques formulent des offres avec une réelle intention d’achat, et non plus de manière spéculative. La prudence reste de mise, bien sûr — les marchands ne sont pas encore prêts à engager leur trésorerie sans une demande préexistante — mais la tendance est porteuse d’espoir.

À l’inverse, les comportements d’achat autour des vins de Bordeaux demeurent plus volatils, avec des écarts plus marqués entre l’intention d’achat et la réalité des transactions. Le marché semble considérer que l’offre bordelaise reste encore suffisante.

Une dynamique à surveiller cet été

Alors que les marchés européens et britanniques entrent dans une période de ralentissement estival, et que les États-Unis demeurent dans l’expectative sur le plan commercial, l’Asie pourrait jouer un rôle moteur au cours des mois à venir. Si la dynamique actuelle se confirme, elle pourrait bien marquer le début d’un nouveau cycle pour ce marché stratégique.

Chez Ovinia, nous suivons ces signaux avec attention. Le retour progressif de l’appétit asiatique pour les grands crus — en particulier ceux de Bourgogne — pourrait redéfinir les équilibres mondiaux du marché secondaire. Et si, après des années d’attente, la lumière commençait enfin à poindre au bout du tunnel ?

Source : liv-ex.com

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